Le lys
Au milieu d’un
grand pré d’herbe verte et charnue,
Un lys
cambrait sa tige sous le poids des pétales
Qui en le
couronnant d’un rouge cardinal
Lui donnaient
l’allure d’une fière statue.
Depuis son
piédestal habillé de feuillage,
Il appuyait
sur l’herbe un regard de mépris,
Pensant bien
qu’à lui seul, et grâce à son esprit,
Il s’était
élevé au-dessus des nuages.
Cette tête
orgueilleuse, ivre de son succès
Entendait
dominer sur le champ tout l’été.
Elle voyait
déjà les brins d’herbe couchés
À ses pieds,
fascinés devant sa majesté.
Elle n’était
pas loin, il est vrai, de la gloire
Quand ses
pétales usés de six journées d’éclats
Cessèrent de
s’ouvrir et commencèrent, las,
À mourir lentement,
fanant tous ses espoirs.
Les feuilles
qui formaient son verdoyant habit
Jaunirent et
glissèrent comme de grandes larmes.
La fleur
tomba au sol en six pétales parmes
Qui firent
une corolle autour de son dépit.
L’herbe modeste
qui avait vu d’autres rois
Reçut sur
son tapis cette auguste dépouille ;
Elle l’ensevelit
pour qu’aucun ne la souille
Et dans son
humble vie oublia cet émoi.
La constance
vaut mieux que la splendeur d’un jour.
Tellement beau... Bravo et merci
RépondreSupprimerAuthentique fable ! 👏
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