Ô nuit


Ô nuit ne vois-tu pas que dans mes jours obscurs
J’ai besoin de soleil ? Que le noir de ton ciel
Ne fait qu’approfondir le gouffre de mon fiel
Quand mes rêves déjà me mènent la vie dure ?

Laisse-moi entrevoir au creux de ta noirceur
Un seul point lumineux dans lequel mon esprit
Pourra se projeter. Oui, donne-moi ô nuit
Une étoile à guetter pour éloigner mes peurs !

Peu importe qu’elle brille en reine d’été,
Que son éclat transperce la voûte céleste.
Je la voudrais petite et même un peu à l’ouest,
Pour qu’elle me ressemble en toute vérité.

Quand je serai au sol, allongé sur la grève,
Quand les vagues battront les rochers de ma vie,
Je la regarderai, et cet infime appui
M’apportera l’espoir d’une plus longue trêve.

Ô nuit qui m’enveloppe, ô ciel si tu m’entends,
Laisse la lumière piquer ton manteau noir
D’une unique paillette qui laissera croire
Que derrière ton voile, seul le jour s’étend.

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