Je m'échappe


Comme un vaste océan attiré par la lune,
Qui aux grandes marées découvre son estran, 
Ainsi toute mon âme cherche sa fortune 
Au-dessus de la terre et des sables mouvants. 

La fuite est discrète : je m’échappe au-dedans, 
Dans des mots imprimés ou à peine pensés, 
Des caractères noirs, qui sur le papier blanc 
Forment un monde à eux seuls et me font voyager. 

Je m’échappe sans bruit, de peur qu’on me retienne, 
Et je navigue dans ce rêve de géant, 
Où le moindre poisson devient une sirène. 

Lorsque j’en ai assez de cette flânerie, 
Je regarde le sol, j’atterris doucement : 
Tout naturellement, je viens vivre ma vie.

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